[Chronique] Run The Jewels - Run The Jewels 2 (2014)

Run The Jewels, c'est la collision entre l'underground new-yorkais de EL-P (ex-Company Flow, producteur et fondateur du label Def Jux) et le deep South d'Atlanta de Killer Mike (dans le giron d'Outkast puis en solo). Deux quadras qui ont bien roulé leur bosse dans le milieu, plutôt dans l'ombre, et qui n'en sont pas à leur coup d'essai puisqu'ils ont déjà déballé les bijoux, de façon tout aussi spectaculaire, il y a deux ans.
La pochette dit beaucoup de la folie et de la noirceur de l'opus : deux mains tranchées et bandées semblant appartenir au même corps, l'une tient une chaîne en or, l'autre la met en joug.  Engagé et radical, le bazar a le mérite de faire chauffer les cervicales.



Les prods sont bourrées de beats agressifs, d'effets saturés et de basses vrombissantes qui restent coincés entre les oreilles. A l'image d'un Lie, cheat, steal, (kill, win, everybody doin' it) et son clip entre bulles de BD et effets psychédéliques, pas de douce mélodie donc, ni de légèreté dans la galette. Des lyrics brutales et délurées, un brin de cynisme, mais avec un sourire en coin. 
Jeopardy ouvre l'album avec un trompette torturée et matraquée par la rythmique. L'hypnotisant Oh my Darling se termine en franche montée d'acide. Early et son refrain planant parle clairement de mort - Feeling this too early - et fait écho aux dernières actualités policières. Zack de la Rocha, toujours aussi fâché avec la machine, vient compléter le duo sur le puissant Close your eyes (and count to fuck)

Ça tient la route de bout en bout, jusqu'aux dernières notes de piano désaccordé d'Angel Duster, qui clôturent l'album. Une bonne moitié des morceaux s'écoutent assez rapidement en boucle, reste à savoir si le plaisir résistera à l 'écoute intensive.




Run The Jewels - Run The Jewels 2 - Mass Appeal - 2014

 

BONUS

Le petit live qui va bien :




@choapuech


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