For Musicians Only… Mais pas que

Jeudi 30 novembre 2023, au Studio de l’ermitage à Paris, le jeune label de jazz For Musicians Only présentait les trois premiers solistes de son écurie à l’occasion d’un triple concert brillant : Hugo Lippi à la guitare, Gael Rakotondrabe au piano et Fabien Mary à la trompette ont séduit au-delà des musiciens. 

Wes Montgomery - A Day In The Life (1967)

Le vieux cuir patiné d'un fauteuil club. Un verre de whisky posé sur un guéridon filtre la lumière à travers le brun de l'alcool délicat. La cellule craque sur le bord du disque et commence à gratter la partie gravée du sillon. Les premières notes de piano égrainent le groove sur la contrebasse et Wes installe le thème en douceur. Bienvenue dans l'univers du Smooth et de l'élégance ! 

Fungi - Tendre jeudi (2020)

"Le règne des Fungi, aussi appelés Mycota ou Mycètes ou fonge, constitue un taxon regroupant des organismes eucaryotes appelés communément champignons."
 Wikipedia 

 C'est pourquoi le chroniqueur, amateur de funk flexible, a enfilé sa tenue de musicologue mycologue et a attrapé sa plume pour commenter le groove fongique et doucement hallucinatoire du groupe Fungi

Herbie Hancock - I Tought It Was You (1979)

Bande originale de La Croisière s'amuse dites-vous ? Certes. Mais une croisière aussi classe que technologique sur un Floshton Paradise des années 1980 ou la city pop japonaise résonnerai au détour de chaque couloir pour accompagner les pas funky d'un Bruce Willis en costume trois pièces.

Thundercat - Dragonball Durag (2020)

Thundercat continue de teaser son prochain album, It Is What It Is, à paraître début avril. La bassiste au sourire plus grand que la Californie livre une nouvelle tranche de groove à déguster sans modération.

JP Manova - Le dernier match de Kobe Bryant (2020)

JP Manova est du genre discret. Depuis 19h07, en 2015 et depuis toujours. Préférant l'ombre à la lumière, il faut une "bonne raison" pour le sortir du silence : Rendre hommage à Kobe Bryant en est une.

Mark Lettieri - Barreleye (2019)

Guitare baryton dites vous ? Oui. Car entre la guitare et la guitare basse Mark Lettieri n'a pas su faire de choix. Il s'est donc tourné naturellement vers la guitare baryton, un instrument hybride, accordé plus bas qu'une guitare grâce à un manche plus long.

Ryan Lerman - The American Dream (2018)

En traînant sur les Internets en quête de musique groovy, il y a de grandes chances de croiser Ryan Lerman au détour d'une vidéo du collectif Scary Pocket

Aldorande - Aldorande (2019)

En 2019, une équipe de spationautes du groove embarquait pour une mission qui devait les mener aux confins de l'univers musical connu, aux portes du jazz funk des années 1970. Ils ont atterri sur une planète inconnue aussitôt baptisée Aldorande. Depuis ce lieu mystérieux, ils font rayonner le groove à travers tout l'univers. Sur Terre, le label Favorite Recordings a décodé les communications pour les graver sur vinyl et offrir aux hommes la primeur de ces rythmiques interstellaires.


Ohio Players - Fight me, Chase me (1977)

En tapant Mr Mean, le titre du 13e album des Ohio Players, dans l'Infini Google, on a plus de chances de se voir proposer les occurrences Mr Bean, que la ganache du groupe protéiforme de Dayton et leur immanquable modèle dénudée en pochette.

David Newman - Captain Buckles (1971)

Surnommé Fathead - grosse tête - parce qu'il mémorisait facilement la musique à l'école, David  Newman, saxophoniste et flûtiste, est surtout connu pour avoir épaulé Ray Charles en studio et sur scène.

Fred Pallem et Le Sacre du Tympan - Dragon Ball Z (2017)


Dans Dragon Ball Z, quand La tragédie virait au western et que le personnage expliquait dans sa tête l'ampleur du drame qui se jouait sous le regard du jeune spectateur, on pouvait entendre cette mélodie tragique et puissante qu'Ennio Morricone, maître incontesté de la musique de film qui fait plier les yeux, n'aurait pas reniée.

Al Kooper & Steve Stills - Season Of The Witch (1968)

C'est la saison de La sorcière et Al Kooper nous invite au sabbat. Celui que l'on pratique, non pas tout nus dans la forêt, mais en studio - tout nu éventuellement...

Otis Stacks - Little Pretty (2018)

Ce n'est pas la première fois qu'un panda anthropomorphe au cœur d'artichaut évolue sur la soul langoureuse d'Otis Stacks. Dans un précédent clip, il traînait son spleen de lendemain de soirée et la mémoire de quelques conquêtes éthyliques.

[Chronique] Culte - Culte (2018)

Attention, funk épique ! Peut donner envie d'envahir des petits pays.


La famille des formations funky instrumentales parisiennes s'est encore agrandie. Le dernier né se prénomme Culte. Il pèse 7 musiciens (basse, batterie, guitare, claviers, sax alto, sax tenor et trompette), mesure un EP de 4 titres et toute la petite famille se porte bien après la release party fin avril 2018 aux Disquaires.

[Chronique] Hugo TSR - Tant qu'on est là (2017)

Le TSR crew est une histoire qui roule discrètement mais surement, loin des majors et du cirque des grands médias. Après une deuxième galette du collectif, "Passage flouté", Hugo TSR s'échappe pour un opus solo attendu. Il garde la même recette, efficace, en marge des sonorités en vogue.

"Quitte à déplaire, moi je me répète comme un tagueur, ou une grosse baffe". Hugo TSR est comme ça, il envoie des pêches à l'ancienne. Tagueur,  rappeur tendance réaliste et proche du bitume, qu'il se fasse storyteller du dix-huitième arrondissement, raconteur du quotidien ou chroniqueur du rapgame, le bonhomme reste droit dans ses baskets : "j'évite les grosses, les petites radios, on vise plus haut que la vie de château". L'enjeu est ailleurs.

[Chronique] Vulfpeck - Mr Finish Line (2017)

Novembre : le Vulfpeck nouveau est arrivé et il a un goût de banane. Celle que son écoute impose au visage du fan hardcore. On a écouté. On a adoré. On va essayer d'être objectif.


Commençons par la fin et notons le featuring prestigieux du dernier titre de la galette : Bootsy Collins ! avec un grand B et beaucoup de points d'exclamation. En compagnie du bassiste écarquillé, le Vulf saupoudre du Low-Fi sur le P-Funk - ou l'inverse - et sert un titre hommage où Baby Theo se prend pour Sir Noise, la voix digitale du funk, avant que Bootsy ne commente le chorus de basse de Joe Dart. Enchantement.

[Chronique] Klub Des Loosers - Le Chat et autres histoires (2017)

Back dans les bacs ! Après un album avec Orgasmic, sous le nom Fuzati et une tournée avec un groupe live, le rappeur masqué rempile avec son Klub Des Loosers.


Fuzati a mis à profit son amour des claviers vintages. Avec ses instrus pleines de musiciens (Hadrien Grange à la batterie ; Benjamin Kerber à la basse et à la guitare ; Fuzati aux claviers), il prolonge la partition qu'il avait partagée en studio pour les vingt ans de Tricatel, le label de Bertrand Burgalat, son idole. Son anti-idole. Fuzati n'a pas d'idole. Il s'idolâtre lui-même. - Rappelons au passage que le mc des Loosers n'est qu'un personnage. En vrai, un monsieur qu'on ne connaît pas écrit des chansons qu'il fait interpréter par un avatar masqué au spleen décuplé.

[Chronique] Cory Wong And The Green Screen Band (2017).

Comme un indicatif télé, souriant et décontracté. Applause ! Ce soir, le FunkyFlex night live est fier de vous présenter Cory Wong ! Après un EP en 2016, le jeune guitariste, connu pour frayer avec Vulfpeck, sort son premier album solo.  Difficile pour les groupies "vulfienne" de FunkyFlex de ne pas parler du projet.


A l'image de ses compagnons du VulfCory Wong n'est pas un démonstratif. Point d'esbroufe dans son jeu mais le groove efficace de la note juste, alternant le petit riff qui va bien et la cocotte précise du musicien de session touche-à-tout.

De sa Stratocaster bleue, Cory Wong tire un son sec et funky, comparable à celui de la guitare Princière quand son manche ne portait pas encore le deuil. Difficile d'échapper à la référence quand on apprend à tâter de la six cordes à Minneapolis. Une influence qui plane sur l'ensemble de l'album, tant dans le jeu de guitare que dans certains arrangements. La batterie, par exemple, peut parfois sonner simpliste et manquer de balancement quand son "poum tchack" est écrit de manière trop rectiligne. Assumé sur quelques titres, le choix ne dénature pas le groove et habille en couleurs quelques mélodies sucrées.

Dennis Coffey - Funk Connection (1977)

Sur la pochette, un café froid et un cendrier dégueulant des tiges fumées la veille, signes d'une matinée ardue qui traîne en longueur.

Mickael Franks - Nightmoves (1975)

Durant sa quête merveilleuse de disques fabuleux, le collectionneur de ronds de plastique sillonnés est amené à goûter quelques plaisirs au fil de ses découvertes.

Grace Jones - Use Me (1981)

Tu veux sentir l'odeur du petit matin au début des années 1980, entre Paris et New York ? Entre le Palace et le Studio 54 ? Écoute l'album Nightclubbing de la majestueuse Grâce Jones.

Orleans - Reach (1976)

Souvent, la soupe est bonne quand elle est bien mixée et bien assaisonnée. Même si en musique, on préfère parler d'arrangements plutôt que d'assaisonnements...

Blue Mitchell ‎– Graffiti Blues (1973)

Du blues et des graffitis. 12 mesures et une ligne de basse qui serpente nonchalamment, comme soufflée d'une bombe de peinture... On à le blues et les graffitis en cherchant bien.

The RH Factor - I'll Stay (2003)

C'est amusant comme certains thèmes, certaines grilles d'accords, si élémentaires soient-ils, évoquent un groupe, un musicien, dès les premières notes écoutées. Ici, la reprise du I'll Stay des Funkadelics rappelle indéniablement le groove de son guitariste d'auteur, Eddie Hazel. Bluesy et fatigué, groovy et inspiré.

Mark-Almond - The City (1978)

A la fin des années 1960, deux musiciens de sessions britanniques , Jon Mark et Johnny Almond, se retrouvent aux côtés de John Mayall, peu après que celui-ci termina son expérience avec les Bluebreakers. La rencontre est scellée et les deux musiciens deviendront Mark-Almond.

The Commodores - I Feel Sanctified (1974)

Lionel Richie c'était mieux avant ! Quand encore inconnu au milieu des années 1970, il officiait parmi les Commodores avant de démarrer la carrière solo qu'on connait au début des années 1980.

BADBADNOTGOOD & Jonti - God Only Knows (2016)

On va pas s'mentir, on aime bien les BBNG chez Funkyflex. Et on aime bien les Beach Boys aussi. Du coup, quand les p'tits génies du jazz se décident à reprendre l'un des titres les plus emblématiques des garçons de la plage, on ne boude pas notre plaisir.

The Undisputed Truth - Ungena Za Ulimwengu (Unite The World) FriendshipTrain (1971)

Comme le Daron Vagabond des Temptations ou le Zoom qui ouvrait l'air du Jonc du sourd, ce titre d'Undisputed Truth est à classer parmi les grooves qui montent toujours sans jamais décoller vraiment. D'aucuns parleraient de trucs de peine-à-jouir. On préféra évoquer ici le plaisir éternel. Car sans bouquet final, le feu d'artifice peut donner l'illusion de brûler toujours. Le verre à moitié plein...

D'Angelo - Brown Sugar (1995)

En ce mercredi glacial, le jonc du sourd t'offre un peu de douceur. En 1995, D'Angelo fait une entrée à la fois classieuse et fracassante dans les oreilles des uns et des autres avec l'album Brown Sugar et son tube éponyme.

Rage Against The Machine - Wake Up (1992)

Comme on se forge un fond de collection à grand renfort de galettes à deux euros dans les brocantes, le blog FunkyFlex Records renforce sa base données d'un classique dont il ne pouvait se passer plus longtemps.

Les Sages Poètes de la Rue - Sur le Beat Yo (1998)

Le jonc du jour vient d'un temps que les moins de 20 ans devraient connaître. Celui de la France qui gagne la coupe du Monde de football, des beepers et du francs, celui où le blaze des groupes de rap dépassait trois lettres, du sample sans vergogne.

Leo Sayer - Easy To Love (1977)

Groove imparable et petite voix haut-perchée. Sur une basse convaincue par la batterie de Jeff Porcaro, Leo Sayer, chanteur et songwriter d'origine britannique, raconte comme "il est facile d'aimer quand je t'aime toi", tellement t'es super.

Graham Central Station - Hair (1974)

Le roi du slap s'est assis sur le jonc du lundi comme le monarque dépose son royal séant sur le trône qui lui revient. Avec élégance et conviction. Comme les cordes de la basse frappent  les frets du manche.

ZZ Top - Sharp Dressed Man (1983)

 S'il était encore besoin de prouver l'éclectisme revendiqué fièrement par la rédaction de FunkyFlex, l'écoute de ce power trio velu devrait finir de convaincre les sceptiques.